En Vendée, 29% des femmes en situation de handicap accueillies en établissements et structures médicaux-sociales (ESMS) ont bénéficié d’un suivi gynécologique en 2021 (enquête flash 2021). Conséquence de cette inégalité d’accès aux soins préventifs : la découverte d’une tumeur du sein est réalisée généralement plus tardivement chez une personne en situation de handicap.
Face à ce difficile accès aux soins, Handisoins 85 expérimente depuis 2024, l’intervention d’une sage-femme au sein d’ESMS afin d’améliorer le suivi gynécologique et l’accompagnement de la vie intime et sexuelle des résidents.
Un bilan 2024 de cette approche de type « aller vers » très positif !
Tant pour les résidentes que pour les professionnels des structures et notre sage-femme référente …
Les résidentes approchées ont pu exprimer leur satisfaction à l’aide de l’outil ci-après …
C’est le critère d’évaluation renseigné quels que soient les items des questionnaires remplis par les résidentes approchées par la sage-femme
Côté professionnels des structures médico-sociales, l’avis est unanimement positif !
En effet, « l’intervention d’Emilie, sage-femme, au domicile des adultes en situation de handicap représente un véritable atout en matière de santé et de bien-être. Elle a permis un accompagnement personnalisé, dans un environnement familier et rassurant, en tenant compte des besoins spécifiques liés au handicap. Sa présence facilite l’accès aux soins, renforce le suivi gynécologique et favorise une meilleure prévention. En se déplaçant au domicile, Emilie contribue à lever de nombreux freins, qu’ils soient logistiques, psychologiques ou sociaux, améliorant ainsi la qualité de vie et l’autonomie des personnes concernées. Emilie de par son approche bienveillante a permis à certaines d’avoir un suivi gynécologique qui était jusqu’à ce jour inexistant. Son intervention a contribué pour certaines adultes à requestionner les pratiques et/ou traitements instaurés depuis des années » (propos recueillis auprès d’Amandine, Infirmière au sein d’une de ces structures).
En outre, « le fait qu’Emilie se déplace sur le lieu de vie présente plusieurs atouts. Premièrement, le bénéficiaire est dans un cadre rassurant, familier ce qui lui demande moins d’effort physique et mental d’adaptation. Plus encore, elle permet l’accès aux soins à des résidentes pour qui, il serait bien compliqué de se déplacer en cabinet. Par ailleurs, l’accompagnement est de qualité du fait que le temps ne soit pas limité pour l’habituation aux soins ; Emilie peut passer voir la résidente plusieurs fois (comme des consultations blanches) avant d’intervenir (de faire l’examen). Ensuite, la présence d’Emilie permet d’améliorer la dynamique de travail avec une réflexion sur l’accompagnement à la vie affective et sexuelle des résidents. Pour finir, un intérêt économique+++ : pas de déplacement, pas besoin d’accompagnement, beaucoup moins chronophage qu’un rendez-vous à l’extérieur » (propos recueillis auprès de Claudie, Infirmière au sein d’une de ces structures).
Côté sage-femme, cette approche d’aller vers est tout aussi concluante !
Trois structures ont ainsi, dans un premier temps, pu être approchées par Emilie, sage-femme qui exprime un véritable besoin d’améliorer le suivi gynécologique des résidentes en ESMS et l’envie de poursuivre le déploiement de cette approche dans d’autres structures du département. « J’ai été accueillie avec gentillesse et bienveillance par les équipes. Elles m’ont transmis qu’il y avait une vraie demande de suivi gynécologique pour la plupart de leurs résidentes. En effet, j’ai pu constater que bon nombre d’entre elles n’avaient jamais vu de sage-femme ou de gynécologue. Il s’est instauré une vraie relation de confiance avec les infirmières. J’ai pu ainsi aborder les résidentes avec facilité. La plupart du temps les résidentes donnaient leur accord pour que je les examine car nous avons pris le temps avec plusieurs consultations blanches de faire connaissance. De plus, le fait d’aller dans la structure permettait aux femmes d’être dans leur environnement et il était tout à fait possible de s’adapter à leur milieu de vie pour réaliser les différents examens. Mon passage dans les structures a fait émerger des questions autour de la sexualité et j’ai pu réaliser des entretiens et ateliers. Enfin, je considère être privilégiée de venir dans ces structures car j’y ai rencontré des femmes et des hommes attachants et généreux » (propos recueillis auprès d’Emilie, sage-femme référente HANDISOINS 85).